Au Tibet, à Gongdui ... Des femmes et de la laine ...

L'atelier de tissage de Sonam Chodron

... / ... Ce village de haute altitude Gongdui, dans le district de Qusum au Tibet, possède désormais un atelier de tissage destiné aux femmes locales, grâce auquel 237 villageoises touchent désormais des revenus.

Au bout de ce chemin de montagne sinueux, se trouve une cour dans le style local, dans laquelle une dizaine de femmes tibétaines tissent à l'aide d'un rouet. Dans un coin de la cour, de l'eau est en train de bouillir dans une grande marmite en fer, dans laquelle trempent des écorces de noix qui serviront de colorant : un grand nombre de textiles restent à colorer. Sonam Chodron s'occupe de tout superviser et s'arrête souvent pour parler avec les tisseuses. Pendant le passage de l'hiver au printemps, la cour se gorge de lumière, brillante mais très douce.
Le village de Gongdui, qui compte un total de 938 habitants, se situe à une dizaine de kilomètres du centre du district de Qusum. Âgée de 40 ans, Sonam Chodron est la directrice du comité du village de Gongdui, et également l'exploitante de l'atelier de tissage. Elle eut l'idée de créer un atelier il y a quelques années, alors que la plupart des villageoises restaient à la maison, sans aucune ressource

économique. Elle a pensé au tissage. Grâce à ce savoir-faire, les habitantes peuvent s'enrichir tout en travaillant à la maison.
Au début, le comité du village de Gongdui n'a alloué que 1 000 yuans de fonds à la création de l'atelier, ... / ...  Après la fabrication de leurs premiers produits, des tapis et coussins ordinaires de style tibétain, Sonam Chodron se démena pour obtenir des soutiens gouvernementaux et publics. ... / ...   le comité du Parti pour le district de Qusum a décidé d'allouer 200 000 yuans de fonds de soutien, et le groupe de travail accrédité au Tibet (les employés du gouvernement envoyés par la région autonome du Tibet dans différents villages) a recueilli 30 000 yuans. ... / ... 

Pour mener à bien les activités de l'atelier, Sonam Chodron a envoyé en 2010 cinq villageoises apprendre les techniques de tissage dans le district de Comai, pas très loin du Qusum. Un an plus tard, cinq autres femmes ont reçu une formation dans le district de Zhanang pour maîtriser les techniques de tissage et de coloration de l'écharpe, du châle et du tapis. Sonam Yangjen est devenue une artisane habile dans ce domaine. ... / ... 

Relance de l'artisanat traditionnel
Le tissage de la laine n'est pas chose aussi facile. La sélection des matériaux suit un processus strictement contrôlé. Les laines les plus douces sont utilisées pour les écharpes, tandis que celles plus rugueuses le sont pour les tapis. En fait, la production comprend dix chaînons principaux, tels que l'achat, le rinçage, le démêlage, le tissage et la coloration, et chaque étape requiert un savoir-faire particulier. 

... / ... Chaque année, est organisée dans la préfecture de Shannan, durant sept jours, une foire au cours de laquelle les habitants venant de 12 districts viennent vendre leurs produits bien distinctifs. En 2010, Sonam Chodron a participé à cette foire avec des produits de l'atelier, mais la plupart de ces produits ont été offerts en tant que cadeaux. L'année suivante, elle y est également venue avec des ouvrages, qui lui ont cette fois-ci rapporté un revenu de 50 000 yuans. Très enthousiaste, elle a acheté une bouteille-thermos à chaque femme de son village.

... / ...  À ce jour, le nombre de tisseuses qualifiées est passé à 237 personnes. La réalisation d'un couvre-lit par une seule personne nécessite deux mois, tandis qu'il ne faut qu'une semaine si les phases de production sont partagées entre les tisseuses.
Avec la propagation de la civilisation industrielle, les techniques de tissage sont petit à petit oubliées dans les régions tibétaines, mais au village de Gongdui, dans l'atelier de Sonam Chodron, la flamme perpétuant et diffusant cet artisanat traditionnel reste allumée.
Sonam Chodron ne cesse d'accumuler de nouvelles expériences grâce à des stages d'observation, pour mieux gérer son atelier. Elle a progressivement mis en place des systèmes de congés, de rotation, de récompenses et de sanctions, afin de stimuler l'enthousiasme des travailleuses. En raison de son mode de gestion scientifique et régulier, son atelier est devenu une base d'enrichissement connue localement et au-delà de la préfecture.

... / ... Aujourd'hui, l'atelier de Sonam Chodron est capable de produire et de vendre chaque année 500 châles et 50 couvre-lits. Depuis son ouverture, l'atelier a généré un chiffre d'affaires total de 400 000 yuans. Le revenu annuel d'une tisseuse a atteint 3 000-4 000 yuans.
À l'occasion de la Journée de la femme 2013, l'atelier a offert 10 000 yuans pour aider les familles démunies du village et a distribué de la literie à toutes les villageoises.
Actuellement, Sonam Chodron se prépare à créer sa propre marque. Un nouvel atelier mesurant plus de 1 000 m² est en construction, non loin du lieu de production actuel. Avec l'envergure considérable que prend son atelier, Sonam Chodron a l'intention de s'attaquer aux secteurs de l'élevage et de l'agriculture. En fait, le village de Gongdui a déjà acheté une centaine de yaks. L'année prochaine, tous les chemins de terres du village seront remplacés par des routes goudronnées. Ainsi, pour ces habitants vivant à 240 km de Lhassa, vendre leurs produits hors de la préfecture de Shannan ne sera plus un rêve irréalisable.
En tant qu'exemple dans les régions pastorales en matière d'artisanat ethnique, l'atelier de Sonam Chodron est considéré comme une base de formation professionnelle du projet « Espoir du Tibet ». En 2013, Sonam Chodron a été élue députée de l'APN (Assemblée populaire nationale) du Tibet. Ainsi, en plus de gérer ses affaires liées à la laine, elle assume désormais une responsabilité plus lourde.

- Tout est là : ZHANG HONG - french-china.org -

Comments

[rachel]

oh c genial...l'artisanat cela doit rester....c bien.....;)

en tout cas tu donnes envie de la tricoter....;)