Recyclage du textile (fin)
Emmaüs : une entreprise internationale.
Il y a aussi les espaces par destinations : le bac «
réfugiés de Calais », constitué de couvertures et de blousons ; l’atelier
forains, constitué d’articles pour les marchés ; la destination export,
c’est-à-dire les vêtements en bon état qui ne trouveront pas preneur en
boutiques dans l’Hexagone et seront vendus en Afrique ou au Moyen-Orient. Mais
attention : pas de jupe pour le Sénégal, des jupes au-dessus du genou pour la
Côte d’Ivoire, au-dessous du genou pour le Burkina Faso. Ou encore le « tri
mêlé », du vrac, sans produits boutiques, ni déchets, ni recyclage, qui sera
trié en Afrique.
« C’est de la délocalisation positive, fait valoir Lucie
Contet, qui a abandonné sa thèse de sciences politiques pour devenir
responsable de la communication du Relais. On envoie du vrac adapté au pays de
destination et trié sur place. » En 2002 a ainsi été créé un Relais à
Koudougou, la troisième ville du Burkina Faso. « Avec 130 emplois, c’est devenu
la plus grande entreprise de la ville », poursuit Lucie Contet.
Car le but premier du Relais est bien sûr de créer de
l’emploi au travers de l’activité de recyclage. Trois cents emplois ont ainsi
été créés en Afrique (Burkina, Sénégal, Madagascar), en plus des 1 000 emplois
en France.
Chômeurs de longue durée, RMistes, sortis de prison… tous
ont été cabossés par la vie avant d’arriver au Relais. « On ne fait pas de
cocooning. Peu importe ce que tu as fait avant, mais quand tu viens ici, tu
bosses. L’entreprise fonctionne selon un principe de responsabilisation
individuelle et collective », explique Lucie Contet. Surtout que les emplois
précaires d’insertion, à l’origine, sont devenus pour la plupart des emplois
pérennes. ...