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Histoire & tricot
13 décembre 2009

Ces petits façonniers français ... suite

france_tissus_1Façonniers du luxe, un secteur à l'agonie
Un secteur en péril.
Les PME françaises de la haute façon - qui cousent et réalisent les vêtements pour les maisons de couture - voient leur carnet de commandes chuter. Leurs clients partant à l'étranger, elles licencient à tour de bras. Disparaissent aussi.
Christian Estrosi, le ministre de l'industrie, a récemment convié des acteurs du luxe et de la mode française pour "refonder" leurs relations avec leurs sous-traitants. Il promet, pour la fin janvier 2010, une charte de bonne conduite entre les grandes griffes françaises et ces entreprises qui garantissent un label "made in France". Grande première, les patrons de Dior, Hermès, LVMH, Chanel, Lanvin, Balenciaga, Jean Paul Gaultier, Céline, Sonia Rykiel, Lefranc Ferrand ou Agnès b s'en alarment et pourraient s'engager sur un minimum de commandes.
La façon ne représente plus que 250 petites et moyennes entreprise (PME) de plus de 20 salariés, dont la moitié travaille pour le luxe. Selon Clarisse Reille, chargée de mission à Bercy, ce microsecteur représente 6 000 emplois, essentiellement dans les pays de la Loire. Elle met en lumière, dans un rapport sur ce secteur, "la forte asymétrie" entre les donneurs d'ordre (les griffes, les marques) et la façon : là où la profitabilité des premiers s'élève à 23,8 %, celle des petites mains tombe à 4,4 %.
Par ailleurs, le coût de la façon ne représente que 5 % à 7,5 % du prix de vente final du vêtement. "L'argument selon lequel le coût des façonniers français serait trop élevé et constituerait un problème sérieux aux donneurs d'ordre s'avère largement exagéré", affirme celle qui est aussi chargée de favoriser l'émergence de ce code de bonne conduite.
Sur le terrain, ces PME constatent une baisse des ventes, un recours massif des donneurs d'ordre à la délocalisation. "Les carnets de commande ont chuté de 30 % à 60 % depuis septembre 2008, pendant que les emplois ont fondu de 15 % à 20 %", souligne Laurent Vandenbor, délégué général de Ouest Mode Industrie, qui représente une centaine d'industriels.
"Dans le textile, les délocalisations datent des années 1970, affirme Jean-Pierre Chanteclair, président d'une société du même nom à Troyes. Depuis 2000, on perd presque chaque année notre premier client." Sonia Rykiel, elle, a déjà stoppé ses commandes de tee-shirts qu'elle fait fabriquer au Portugal. Le gouvernement aide certes "les entreprises innovantes. Mais je n'ai pas l'intention d'habiller les gens qui vont sur la Lune", dit-il.
Le mal est plus profond aux yeux de Daniel Juvin, président de Grandis, dans la Manche : "L'industrie de terre055la main-d'œuvre a été sacrifiée sur l'autel des délocalisations. Il est grand temps de répartir différemment la valeur des choses. Aujourd'hui, le produit ne vaut plus rien : si l'on regarde une multinationale comme Nike, 33 % du prix du produit provient de la recherche et du développement, du marketing et de la communication, qui emploient 23 000 personnes dans le monde ; la fabrication ne représente plus que 2 % de sa valeur mais emploie 600 000 personnes. On n'achète plus le produit en tant que tel mais la publicité, les stars qui le portent." Grandis a subi la crise et la perte d'un de ses importants clients, Christian Lacroix, qu'il a soutenu jusqu'au bout. "On a peu compris à quel point l'industrie joue un rôle fondamental dans l'aménagement du territoire", ajoute-t-il.
"Notre principal problème, c'est de nous faire payer", se désole avec franchise Martine Durand, gérante de la TPE gardoise Circé. Comme de nombreux façonniers, ses gros clients sont partis à l'étranger. D'abord la maison Chacok en 2006, puis Madame Zaza de Marseille et Coco Menthe. Mme Durand a dû licencier, mais continue de travailler pour Cacharel. Avec une nouvelle règle du jeu : le travail n'est donné que si le chèque est là.   Propos recueillis par Nicole Vulser - lemonde.fr / economie -  A suivre ...
 

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Commentaires
M
Faudrait surtout pas qu'on égare le savoir-faire quelque part sur la route de la mondialisation de la consommation à outrance...
R
c fou...il y a quand meme pas mal d'entreprise de savoir faire qui revient en france pour la qualite du travail...mais il semblerait pas asssez...
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