Nos aiguilles
Autrefois les aiguilles étaient en bois (le buis était recommandé), os, corne, cuivre, fer ou acier, celles de luxe pouvant être d'argent ou d'ivoire. Les plus anciennes étaient dotées d’un crochet à une extrémité : on glissait la baguette de droite - côté crochet - sous les mailles de la baguette de gauche - côté crochet ou non. Dans les années 30 ce genre d'aiguilles était encore employé par les bergers de la France du sud et d'Espagne.
Les aiguilles à bas se vendent maintenant par 4 ou 5, depuis le haut Moyen Age un tricot en rond pouvait en compter 8 ou 10 pour des vêtements importants (on peut toujours le faire). L’aiguille circulaire, d’origine allemande, s’est répandue dans toute l’Europe du Nord vers 1935. Cette invention améliora la vitesse d’exécution et la qualité de mise en forme des ouvrages, qui sont ainsi sans couture (je l'utilise souvent).
Dans les régions productrices les habitants se déplaçaient en tricotant. Leur pelote était fixée sur leurs vêtements avec un crochet, un anneau ou était coinçée sous le bras. J'ai vu dans le métro parisien certaines tricoteuses maintenir leur fil à l'épaule gauche avec une simple épingle à nourrice. La pelote devait se dévider de l’intérieur (ce qui se fait toujours et est beaucoup plus pratique). Le fourreau à tricoter se portait du côté droit, glissé dans le tablier ou la ceinture. La main droite était ainsi libérée pour tenir le fil, et la vitesse de travail augmentée. Cet article est toujours employé dans certaines régions. Pour éviter de perdre ses mailles, lorsqu’on arrêtait de tricoter, il fallait bloquer l’extrémité des aiguilles un morceau de bois ou de liège pouvait suffire. Il existait des affiquets en forme de glands, de cornes de chamois, de bottes ou de bouteilles, reliés par une chaînette ou un ruban de soie.
Tout en gardant les moutons,
les bergers landais tricotaient
pour passer le temps.
Carte postale :
Ets L Chatagneau
92, cours Victor Hugo
Bordeaux